Mâamoun – Arbitre

Echange avec un arbitre du tir à l’arc

Du 18 au 27 juin 2021 au stade Charléty se sont déroulés les tirs qualificatifs des JO de Tokyo et la Coupe du Monde de Paris. Deux grands évènements internationaux où l’un de nos adhérents a été nommé parmi les arbitres fédéraux.
Ce dernier, a répondu à nos questions, nous l’en remercions.

En quoi consiste l’arbitrage au tir à l’arc ?

Comme dans chaque sport, l’arbitre est un personnage indispensable dans l’activité sportive.
Le tir à l’arc est un sport de rigueur et de tradition, ses disciplines sont codifiées. L’arbitre doit agir avec bon sens, il doit garder, à tout moment, un esprit résolu et faire la part des choses. Les arbitres doivent maitriser leur discipline, en connaître parfaitement le règlement et savoir s’en servir.
Enfin, le rôle d’un arbitre ne peut pas se résumer en quelques mots. Cependant nous pouvons retenir qu’il est le garant de l’équité.

Tu as dit qu’il y a différentes disciplines ?

Oui. La discipline « cibles » est la forme la plus connue, elle se dispute aux jeux olympiques depuis 1972. C’est une discipline qui se pratique en salle ou en extérieur. Il y a également :

  • Le tir en campagne sous la forme d’un parcours avec plusieurs cibles noires et jaunes.
  • Le parcours Nature, les archers tirent sur 21 cibles animalières 2D. Les tirs ont lieu sur un terrain varié comme pour le tir en campagne
  • Le tir sur cible 3D, les archers tirent sur des cibles animalières 3D dans un terrain varié comme les autres disciplines parcours.
  • Le Beursault c’est la discipline la plus ancienne, ses origines remontent au 15ème siècle. Cette forme de tir, traditionnelle en France, nécessite des installations particulières. Elle se pratique sur un terrain appelé « Jeu d’Arc » ou « Jardin d’Arc ».
  • La plus récente est Le Run-Archery qui allie la course à pied et le tir à l’arc à l’instar du Biathlon.

Quel était ton rôle lors des deux compétitions à Charléty ?

Malheureusement pour des raisons professionnelles, je n’ai pu participer qu’à la journée du 21 juin. Il y’avait peut-être six arbitres internationaux, trois arbitres continentaux français et plusieurs arbitres fédéraux. Les rôles de ces derniers, dont je fais partie, étaient variés.

  • La gestion des entraînements officiels,
  • le contrôle des tirs individuels et par équipe lors des qualifications et suivre les matchs des éliminatoires jusqu’aux 8èmes.

Pour ma part, ils m’ont affecté deux cibles lors des matchs individuels de première phase des éliminatoires des JO puis cinq cibles pour l’entrainement officiel de la coupe du monde.

Que veux tu dire par le contrôle du matériel ?

Ah oui, pour chaque compétition y compris les concours dominicaux, le contrôle du matériel est une tâche importante et doit se faire avant et pendant les tirs. Comme j’ai dit précédemment les disciplines sont codifiées et pour chacune il y a des catégories d’arc autorisées et l’équipement que les archers peuvent utiliser. Par exemple, pour le tir en nature c’est l’arc droit comme celui de robin des bois, Seules les flèches en bois ou en bambou sont autorisées. Par de flèches en carbone ni en aluminium.

Quel souvenir gardes-tu de ta journée à Charléty ?

Je suis un arbitre depuis 2017 et pour un jeune arbitre comme moi, c’est un honneur d’être nommé pour participer à ce type d’évènement. Et, si j’avais eu la possibilité, je serais resté jusqu’à la fin. C’est une belle expérience très riche où j’ai pu voir une autre dimension du concours. J’ai pu échanger avec les autres arbitres et voir d’autres mécanismes pour la gestion des tirs.

Mâamoun BERNICHI adhérent à la section « Les archers des terres brûlées » (COU Tir à l’arc) et aussi arbitre responsable de l’Essonne, mais aussi formateur de « jeunes » arbitres (la vocation peut venir à tout âge)